Jean Guilbert, l’homme qui fouille les archives de Lorient à la recherche du trésor du Faouëdic

Son nom circule depuis quelques jours dans les cercles d’histoire locale, avant d’avoir été divulgué dans la presse.

Jean Guilbert, 46 ans, ex enseignant passionné d’histoire, un homme très discret qui se montre peu, est celui par qui tout a commencé : c’est lui qui, en compulsant des dossiers oubliés aux archives municipales, a révélé l’existence possible d’un trésor de guerre caché en 1944, appelé le «Trésor du Faouëdic».

Un passionné plus qu’un chercheur d’or

Ce Lorientais de naissance se décrit lui-même comme un “curieux de papier”.
Ce n’est pas le trésor qui l’a attiré, mais l’histoire.
« Je cherchais à mieux comprendre comment la ville fonctionnait pendant l’Occupation, explique-t-il. Je suis tombé sur des documents administratifs très précis, qui évoquent un dépôt de valeurs. C’est la rigueur des archives qui m’a intrigué, pas la promesse de richesse. »

C’est en recoupant plusieurs dossiers allemands et registres civils français qu’il a remarqué la répétition d’un mot : “Wertreserve”, littéralement “réserve de valeurs”.
Puis un carnet d’officier, griffonné au crayon, mentionnant une cache sous un mur de soutènement avenue du Faouëdic.
Le tout formait un itinéraire documentaire cohérent.

De la curiosité à l’enquête historique

Loin des fantasmes de chasse au trésor, Jean Guilbert a choisi de mener son travail comme une enquête d’archiviste.
Il a sollicité des historiens, des traducteurs et même des ingénieurs en topographie pour croiser les sources.
Trois chercheurs universitaires bretons ont confirmé la solidité de son analyse.

« Ce qui m’intéresse, dit-il, ce n’est pas la valeur du trésor, mais la manière dont il raconte la ville. Ces papiers montrent qu’à Lorient, tout, même les richesses, a été déplacé, camouflé, transformé par la guerre. »

Une démarche reconnue par les institutions

Les municipalités environnantes suivent de près l’affaire.
Son approche méthodique et respectueuse du patrimoine lui a valu la sympathie des archivistes et des conservateurs.

Une mémoire plus précieuse que l’or

Pour Jean Guilbert, la véritable découverte est ailleurs :
« En feuilletant ces papiers, on touche du doigt le quotidien de 1944. Derrière les tampons, les signatures, il y a des gens, des décisions, des vies bouleversées. Ce trésor, s’il existe, c’est celui de la mémoire lorientaise. »

À Lorient, nombreux sont ceux qui espèrent qu’il a raison. Mais pour lui, le plus beau trésor est déjà là : celui d’une histoire retrouvée.